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SAAD : Pourquoi le recrutement est-il si difficile (et comment y remédier) ?

  • carolinebanach
  • 12 avr.
  • 4 min de lecture



Vieillissement de la population, besoins en hausse, vocation en berne… Les SAAD n’échappent pas à la crise silencieuse mais bien réelle du médico-social : celle du recrutement.Et si on prenait le temps de comprendre pourquoi c’est si difficile de trouver des professionnel·les aujourd’hui – et surtout, comment agir à son échelle sans attendre la réforme miracle ?


Un contexte socio-économique sous pression


La population vieillit, c’est un fait : en 2030, un tiers des Français auront plus de 60 ans. Résultat ? La demande de services d’aide à domicile explose. Mais l’offre de main-d’œuvre, elle, ne suit pas.

Pourquoi ? Parce qu’on demande beaucoup aux structures, sans leur donner les moyens de suivre. Parce que d’autres secteurs recrutent à tour de bras avec parfois de meilleures conditions. Et parce que, soyons honnêtes : le métier est aussi exigeant qu’invisible. Le cocktail est explosif.


Les 5 causes profondes du manque de candidats


Pas besoin d’un cabinet de conseil pour lister les raisons – vous les vivez au quotidien. Mais les nommer, c’est déjà commencer à les dépasser.


  1. Une faible valorisation salariale

    Avec des salaires souvent proches du SMIC malgré une forte technicité, le calcul est vite fait pour beaucoup : à compétences égales, d’autres secteurs paient mieux, avec moins de contraintes physiques.


  2. Un manque de reconnaissance sociale

    Combien de fois vos équipes ont-elles entendu "Ah, tu fais du ménage chez les vieux ?"… Le regard porté sur les métiers du soin reste empreint de stéréotypes, alors qu’il s’agit d’un travail essentiel et complexe.


  3. Des horaires morcelés et épuisants

    Des journées à rallonge pour quelques heures payées, des pauses forcées entre deux interventions, peu ou pas de continuité dans le temps de travail : un vrai casse-tête à vivre, surtout quand on a une vie de famille.


  4. Une méconnaissance du métier

    Beaucoup de candidat·es potentiel·les n’ont aucune idée de ce qu’est vraiment le métier d’auxiliaire de vie : l’accompagnement au quotidien, la relation humaine, la finesse d’adaptation… On parle peu de ces richesses.


  5. Un contexte post-Covid fragilisé

    La crise sanitaire a usé les professionnel·les. Beaucoup ont quitté le secteur, d’autres hésitent à y entrer. En parallèle, la quête de sens professionnelle est devenue centrale, et les SAAD ont du mal à rivaliser en image.


Focus dirigeant·e : que faire, concrètement ?


Pas de baguette magique ici. Mais des leviers, oui. Et vous pouvez déjà en activer plusieurs dès maintenant :


1. Repenser la rémunération

Ben oui... Parce que même si l'argent ne fait pas le bonheur, il paie les factures dans une société où le pouvoir d'achat a été éclaté. Même sans doubler les salaires, il est possible de valoriser autrement :

  • Primes attractives

  • Prise en charge des déplacements au réel

  • Tickets resto ou mutuelle haut de gamme

  • Plans d’épargne ou avantages sociaux via des CSE mutualisés


2. Travailler sa communication RH

Et si vous racontiez votre structure autrement ? L'image est devenue primordiale, surtout pour les nouvelles générations. Alors si l'on doit susciter des vocations (des vraies, pas le genre de vocation qui fait écrire un lundi 12h à l'employeur "Sorry, j'ai raté le réveil... mais en fait ce job m'intéresse pas" (oooook...!), il faut mettre le paquet :

  • Témoignages d’intervenant·es, épanouie, parlant du sens de leur métier

  • Portraits croisés avec les bénéficiaires, heureux d'être accompagnés

  • Mise en lumière des valeurs humaines du métier : c'est pour ça qu'on est tous là (non?)

  • Insister sur la qualité des profils recrutés : mise en valeur des personnes présentes, et envie de participer pour les autres, susciter le désir de faire partie d'une entreprise qui ne recrute que "les meilleurs".

  • Présentation des formations proposées aux salariées pour le développement continu de leurs coméptences...


Créer une image forte, c’est recruter autrement.


3. Miser sur le bien-être des équipes

Pas besoin d’un baby-foot dans la salle de pause (la salle de...?). Le bien-être passe par des gestes simples :

  • Cercles de parole, médiation, espace d’écoute

  • Événements internes pour créer du lien

  • Formation continue et perspectives d’évolution

  • Prise en charge de "plus" : mutuelle au top (pour des métiers où les TMS sont aussi au top), garde d'enfant, séances kiné/ostéo/massage... bref, du bonheur en barre.


Un·e salarié·e qui se sent soutenu·e est un·e salarié·e qui reste.


Un engagement collectif, pas un miracle individuel


Les dirigeant·es de SAAD ne peuvent pas tout porter seuls. Et pourtant, trop souvent, ils et elles font face à la pénurie avec pour seules armes leur énergie et leur patience.

Pourtant, le sujet du recrutement dépasse la simple gestion RH. Il appelle à une réflexion globale : sur les valeurs de notre société, sur la reconnaissance des métiers du soin, sur le soutien à apporter aux structures.

C’est là qu’un accompagnement social prend tout son sens : pour identifier les leviers internes, accompagner les changements, et surtout, ne pas rester seul·e face à la montagne.


En résumé : comprendre pour agir

Le manque de personnel n’est pas une fatalité. C’est un symptôme. Un symptôme d’un modèle qui ne valorise pas assez celles et ceux qui prennent soin.Mais vous pouvez, dès maintenant, enclencher une dynamique différente.


Parce que les SAAD, c’est vous. Et que vous méritez d’être accompagné·e autant que vos équipes.

 
 
 

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