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Ce que le désengagement des AVS révèle de notre système.



Elles (et ils) sont au cœur de l'accompagnement.Ce sont leurs mains, leurs mots, leurs regards qui soutiennent chaque jour des personnes âgées, isolées, en situation de handicap.Et pourtant… on les traite comme un simple maillon de la chaîne.

Résultat ? Les équipes se barrent. Littéralement.Les plannings se vident, les arrêts maladie explosent, les tensions montent…Et les dirigeant·es se retrouvent seul·es, à essayer de colmater les brèches avec du scotch émotionnel.

On entend souvent :



« Elles ne veulent plus bosser. »« Avant, c’était pas comme ça. »« Faut les recadrer. »

Mais la vérité est plus complexe.

Oui, le cadre est devenu invivable.

Et oui, elles aussi ont changé.


Un système à bout de souffle… et des salariées plus lucides


On a voulu tenir à la vocation, à l’amour du métier.

Mais le "prendre soin", sans reconnaissance, sans temps, sans espace pour souffler…ça finit par casser.

Et puis, il y a eu le Covid. Elles ont tenu bon, parfois au péril de leur santé, souvent sans protection digne de ce nom, et sans jamais avoir droit à la fameuse prime Ségur. Pendant que d’autres étaient applaudis à 20h (et c'est top, même si ça ne paie pas les factures), elles faisaient des tournées à flux tendu — et surtout dans l’ombre.


Alors oui, elles aussi ont changé.Comme beaucoup, elles ont commencé à se demander :

« Est-ce que ça vaut vraiment la peine ? »« Est-ce que je vais continuer à m’user pour un boulot mal payé, mal considéré, mal fichu ? »

Elles ne sont pas devenues plus capricieuses. Elles sont juste devenues lucides.

Et si on ne veut pas qu’elles quittent le navire, il va falloir commencer par leur dire :

👉 On vous voit. On vous entend. Et on veut faire autrement.


Ce qu’on fait (mal) en pensant bien faire


🛑 Des primes pour "motiver" ? Elles masquent la fatigue mais ne réparent rien.

🛑 Des rappels à la "mission" ? Parfois culpabilisants.

🛑 Des discours sur "le sens du métier" ? Qui sonnent creux quand on n’a plus la force de finir la semaine.


Tout ça, c’est comme mettre un pansement sur une fracture ouverte.

Le vrai sujet, c’est :

👉 Est-ce que ce métier, aujourd’hui, permet encore à celles et ceux qui le font de tenir debout ?

Spoiler : pas vraiment. Mais ça peut changer.


Ce que j’ai vu, concrètement, sur le terrain


Je travaille avec plusieurs SAAD. Certains tentent des choses. Pas des révolutions, non, mais des petits virages qui changent la donne :


Créer de vrais espaces de parole pour les AVS. Pas juste une boîte à idées ou un questionnaire en ligne. Des temps de dialogue, sincères, réguliers.

Accompagner les responsables de secteur. Parce que porter des plannings + des conflits + des émotions sans formation ni soutien, ce n’est plus possible.

Mettre en place un accompagnement social externe. Analyse des pratiques, coaching, médiation… Parce qu’on ne peut pas demander aux salariées d’encaisser sans jamais déposer.


Et vous savez quoi ? Ça change vraiment quelque chose.


Ce désengagement dit quelque chose de nous


Ce n’est pas une génération fragile. Ce n’est pas une société qui ne veut plus bosser.

C’est une alerte. Une invitation. Un signal fort qui nous dit : On ne peut pas continuer à faire comme si tout allait bien dans les SAAD, alors que tout explose en silence.


Et maintenant, on fait quoi ?


🎯 Le 16 juin, je co-anime une Journée Labo Social dédiée à ce sujet : Comment impliquer vraiment les AVS, sans tomber dans la démagogie ni le désespoir ?


On y parlera de posture, d’outils, de réalités du terrain — sans bullshit.


📩 Si ce sujet vous parle, rejoignez la newsletter, inscrivez-vous aux JLS ou venez papoter !.

 
 
 

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